Everest en Sable 2015, Nuit magique à la SaintExpress

Everest en Sable 2015, Nuit magique à la SaintExpress

 

Dimanche 6 décembre 2015, un peu avant 7h00 du matin les trois joelettes Everest En Sable se regroupent en face du musée des confluents à Lyon après avoir remonté les derniers escaliers depuis les quais du Rhône. Il reste un peu moins d'un kilomètre avant d'arriver à la halle Tony Garnier. Derniers instants partagés pour toute l'équipe parmi lesquels trois aventuriers d'exception.
La fatigue sur les visages a disparu, remplacée par de larges sourires. Certains ont dépassé leur limite pour ne pas se laisser distancer, encouragés par Marie Léa, Miss France Handi 2015, Joachim et Rémy.
Cette aventure aura été initiée par des coureurs d'Irigny(69) autour de Rémy. Un an de préparation, 7 courses de différents formats dont deux nocturnes avec Rémy qui peu à peu trouve ses marques et son rythme sur une joelette munie d'un pédalier à bras. Il deviendra le « coach » à encourager les coureurs, mais surtout pour rigoler, prendre du plaisir et apporter sa contribution à faire avancer la joëlette.

Ce projet avait ce petit grain de folie qui est le propre de notre association, alors en voyant ce groupe se construire, EES lance un appel aux coureurs. Objectif, non pas une mais trois joëlettes pour la SaintExpress !

Nous contactons Marie Lea, habituées des courses sur ces engins et Joachim qui était déjà présent sur cette même course en 2010 dans des conditions extrèmes avec 30cm de neige et par moins 15 dégrés. Tous deux sont entousiasmés et répondent présent. Dans le même temps 40 coureurs sont partants dont certains déjà inscrits sur le 70km de la SaintéLyon qui basculent sur les 45km de la SaintExpress.
Le jour J nous investissons un coin de cette magnifique halle. L'ambiance est à la fête, nous sommes déjà dans notre bulle. Certains coureurs ont un palmares en course impréssionnant, pour d'autres c'est une grande première mais un seul objectif nous anime : franchir ensemble la ligne d'arrivée en permettant à 3 jeunes gens d'être plongés au cour d'une grande course et de vivre les mêmes sensations que n'importe quel autre coureur.
Sainte Catherine, les joelettes sont montées, l'équipe se regroupe peu à peu au rythme des rotations des bus. Nous nous plaçons dans le dernier quart du peloton et c'est parti !

Après quelques ralentissements de début de course, vite dégagés, les joëlettes prennent leur propre rythme. Chaque coureur est associé avec un champion afin de répartir les forces.

Marie Léa s'interresse à tout et nous raconte son élection de Miss France 2015. Elle devra faire signer son ordre de misson par le directeur de course à l'arrivée. Rémy est impressionnant. Il a toujours le sourire, dans les côtes il encourage son équipe, vérifie que tout le monde est là. Il n'aura pas un seul signe de fatigue pendant les 8 heures de course ! Joachim, le fêtard de l'équipe est dans son élément. Les nuits blanches, il connait. Il rigole, blague, fait du bruit.
Nous nous regroupons à la faveur des ravitaillements où nos aventuriers mettent de l'ambiance en souflant à tue tête dans leur trompette. On s'occupe des jeunes puis chaque responsable de joelette vérifie que tout le monde va bien. Sebastien et Alexandra qui nous suivent de poste en poste avec une camionnette aménagée ont l'oeil sur tout le monde.
Le groupe de Marie Léa a démarré sur les chapeaux de roues, il va falloir se calmer un peu. Un passage à vide est redoutable quand on pousse et tire un tel engin. Il ne prévient pas et est beaucoup plus profond que sur une course où l'on est seul à se gérer. Il est alors très difficile de garder le contact avec le reste du groupe. Ce n'est pas notre objectif, le reste de la course sera (un peu) plus calme.

Celà n'empêche pas quelques moments ou certains piquent un sprint, le groupe de Joachim double alors en trombe celui de Marie Léa qui répond aussitôt tandis que Remy encourage son équipe pour rester devant ! Un peu plus loin les équipages fond une pause pour que l'on récupère tout le monde.
Après Saint Genoux, Manuela se foule sévèrement la cheville. La joëlette est quasiment à l'arrêt, mais il faut continuer un peu pour arriver dans un secteur où les secours pourront la prendre en charge. En haut, deux costauds restent auprès d'elle pour attendre le quad de l'organisation, tandis que la joelette descend vers Soucieux. L'ambiance en a pris un coup. Nous réorganisons les groupes et repartons rapidement. Plus tard nos deux fusées nous rattraperons, ils n'ont pas trainé en route et on doublé pas mal de relais.
Les premiers de la SaintéLyon nous doublent bientôt, ils auront tous quelques mots d'encouragements comme l'ensemble des coureurs et des bénévoles qui seront aux petits soins pour nous.
A Chanopost au km33, certains accusent le coup. La joelette devient alors une ancre sur quoi se ratacher. Ne rien lacher, suivre le rythme, puiser au plus profond de soi en prenant exemple sur ces jeunes. Les plus costauds assurent les relais. L'équipe est plus soudée que jamais.

Les derniers obstacles sont avalés, ce n'est pas difficile , il suffit de lever bien haut les 100 kilos (et quelque) de la joëlette et le panneau d'entrée dans Lyon apparait. Quelle belle image de voir 12 personnes, lever, tirer et pousser la joelette dans un même élan pour franchir un obstacle.
Derniers instants magiques de la course sur le pont Raymond Barre, nous allumons les fusées rouges et franchissons la ligne d'arrivée où le speaker et la foule font un triomphe à nos trois héros.

Une belle victoire !

Nous nous sommes engagés pour faire vivre des moments d'exceptions à des personnes extra-ordinaires.
Mais le peu que nous avons donné à Marie Lea, Joachim et Rémy, ils nous l'ont rendu à la puissance 10. Avec eux nous retrouvons de vraies valeurs, d'amitiés, d'entraides, nous retrouvons nos âmes d'enfants pour s'amuser et rigoler. Avec eux nous trouvons des ressources que nous pensions impossible à atteindre.